D'Essaouira à Casablanca
[Passage tiré du livre de Rabbi David chlita, dédié à son père :]
« La profonde humilité de mon père zatsal transparaît dans son livre “Chenot ‘Haïm” rédigé en arabe, qui retrace le parcours de ses saints aïeux. [...] Rabbi Moché Aharon naquit à Essaouira et y séjourna longtemps avant de prendre la décision de s’installer à Casablanca pour la raison suivante : la ville d’Essaouira connaissait un important mouvement d’Alya vers la terre d’Israël. Peu à peu, les communautés juives s’amenuisaient. Or, Rabbi Moché Aharon désirait poursuivre ses actions de Zikouy Harabim dans un lieu où il y avait davantage de juifs. En outre, ce Tsaddik voulait donner à ses enfants une éducation de Torah et mit ainsi en pratique le verset : « Exile toi vers un lieu de Torah ».
L’installation de Rabbi Moché ‘Haïm à Casablanca n’était bien entendu aucunement motivée par l’argent. Si cela ne tenait qu’à lui, il aurait préféré demeurer à Essaouira, où la communauté juive était plus petite et plus modeste. Son départ fut encouragé par la seule volonté de diffuser la Torah au plus grand nombre.
Rav Moché Aharon se montrait extrêmement reconnaissant envers tous ceux qui lui accordaient une faveur. Il publiait ouvertement le nom de son bienfaiteur afin de louer ses mérites, et précisait même parfois, avec candeur, son adresse.
Après la mort de son père, il resta enfermé chez lui pendant près de vingt ans afin d’être disponible pour tous ceux qui avaient besoin de conseils, de bénédictions ou de paroles d’encouragement.
Il ne quitta le lieu de résidence de ses saints ancêtres qu’après avoir vu son père en rêve s’adresser à lui en ces termes : « Va-t'en de ta terre et de ta patrie et de la maison de ton père, afin d’apprendre la Torah à tes enfants ailleurs. »
Ainsi, c’est avec la permission de son père qu’il quitta sa ville natale pour s’installer à Casablanca. Là encore, il s’enferma chez lui, ne franchissant quasiment jamais le seuil de sa maison. Avant de s’établir définitivement à Casablanca, il fit d’abord quelques tentatives pour s’assurer que le Ciel était favorable à cette décision, car toutes ses actions étaient motivées par l’amour qu’il portait à Hachem.
Pour lever tout soupçon, il fit connaître publiquement la raison pour laquelle il avait décidé de s’installer à Casablanca car il craignait que certains juifs y voient une volonté de s’enrichir et que cela n’engendre un ‘Hilloul Hachem.
La réputation de Rav Moché Aharon avait largement franchi les frontières d’Essaouira, de sorte que tous les juifs du Maroc venaient le solliciter pour recevoir un conseil ou une bénédiction. Malgré sa notoriété, Rabbi Moché Aharon n’eut jamais l’intention de s’enrichir, à D. ne plaise, et se contentait du minimum pour subvenir aux besoins de sa famille, gagnant sa subsistance au jour le jour.
Par le mérite de ses saints ancêtres
Le Rav Moché Aharon zatsal avait l'habitude de célébrer honorablement la Hilloula de Rabbi Chimon Bar Yohaï, de Rabbi Meir Baal Haness, ainsi que celles de ses saints ancêtres Rabbi ‘Haïm Pinto “le Grand” et Rabbi ‘Haïm Pinto “le petit” zatsal.
Par humilité et par confiance dans le mérite de ses pères, c’est eux qu’il invoquait lorsqu’il accordait une bénédiction à un visiteur.
Tout vient d’Hachem
Pour Rabbi Moché Aharon zatsal rien n’était le fruit du hasard. Même ce qui paraissait banal et insignifiant, émanait selon lui, de la providence divine. Nos sages enseignent que même lorsque des érudits semblent discuter de sujets anodins, il convient d’analyser leur propos car ils renferment sans nul doute, de véritables enseignements. A plus forte raison, chaque évènement, aussi commun soit-il, doit entraîner une remise en question visant à découvrir le “signe” qui s’y cache.
Hachem s’adresse parfois à ceux qui lui sont fidèles par le biais d’allusions qu’ils sont les seuls à pouvoir comprendre. Ces “signes” transparaissent souvent au travers d’évènements ordinaires, afin de détourner l’attention du Satan.
En vertu de la mitsva de la charité
Rabbi Moché Aharon était particulièrement attaché à la Mitsva de Tsedaka, car comme le dit le verset : “La Tsedaka préserve de la mort”. Il insiste d’ailleurs sur l’importance de la Tsedaka dans son livre et ajoute qu’il s’agit notamment d’une merveilleuse Ségoula pour retrouver un objet perdu ou obtenir une quelconque délivrance.
Par ailleurs, l’on s’efforcera de penser que tout ce qui arrive est pour le bien. Si un homme égare son portefeuille, il devra y voir un signe divin et chercher la faute à l’origine de ce désagrément, en ayant à l’esprit que malgré les apparences, il s’agit, là aussi, d’une bonté d’Hachem.
La grandeur de ses saints ancêtres
Dans son ouvrage, Rav Moché Aharon relate les innombrables miracles et merveilles que ses ancêtres réalisèrent. Bon nombre d’entre eux ont déjà été évoqués, mais il convient de noter quelques détails (particulièrement intéressants) à travers lesquels nous percevrons mieux la grandeur de ces Tsaddikim de leur vivant, et même après leur mort.
Rav Moché Aharon zatsal écrit à propos de son grand-père vertueux, Rabbi Yehouda HaDan zatsal, qu’en plus d'être un Tsaddik et de faire beaucoup de ‘Hessed, il était aussi prophète.
Rav Moché Aharon raconte qu’un jour un homme se rendit auprès de son grand-père le Mekoubal et Tsaddik Rav ‘Haïm “le Grand”, dans l’intention de le battre. Immédiatement sa main se dessècha et il ne put porter atteinte au Rav.
Toujours au sujet de Rav ‘Haïm “le Grand”, on raconte qu’un Tsaddik lui envoya un jour un livre par l’intermédiaire d’un messager. Rav Haïm vit cela par prophétie, et dès que le messager se présenta à lui, il lui dit : « Remets-moi le livre que tel Tsaddik de telle ville m'a envoyé… »
Rav ‘Haïm “le Grand” avait eu autrefois un désaccord avec un certain Tsaddik. A la mort de ce dernier, Rabbi ‘Haïm demanda à être enterré auprès de lui lorsqu’il quitterait ce monde. Ainsi, expliqua-t-il, cette altercation ne leur serait pas reprochée dans le monde de Vérité et ils pourraient se réconcilier après leur mort…
"Heureux ceux qui résident dans ta demeure"
Comme mentionné plus haut, le Rav Moché Aharon zatsal, s’imposa un confinement de quarante ans, conformément aux recommandations de son père Rabbi ‘Haïm zatsal. Alors qu’il était en isolement, la tuberculose sévit à Mogador, causant la mort de nombreux habitants. A cette époque, aucun remède n'avait encore été trouvé contre cette maladie et les chefs de la communauté craignaient que le séjour prolongé du Rav dans une maison isolée ne nuise à sa santé.
C’est pourquoi, les dirigeants de la communauté souhaitaient que le Rav sorte de chez lui quelques heures par jour, afin de respirer de l’air frais. Sachant qu’il serait difficile de convaincre le Tsaddik de sortir de l’isolement qu’il s’était imposé, ils élaborèrent un stratagème. Ils demandèrent au Beth Din de Mogador de contraindre le Rav à sortir de chez lui quotidiennement afin de préserver sa santé. Le Rav Aharon ‘Hassin qui siégeait à cette époque à la tête du Beth Din s’engagea à aller informer le Rav de la décision qui avait été prise par les Sages à son égard.
Il se rendit donc chez Rav Moché Aharon à plusieurs reprises. A chaque fois, il s’entretenait avec le Tsaddik sur différents sujets mais oubliait systématiquement de mentionner la raison principale de sa venue.
Lorsqu’on lui demanda un jour s’il avait pu annoncer la décision du Beth Din au Rav Moché Aharon, Rav ‘Hassin répondit : « C'est incroyable ! Chaque fois que je me rends chez le Rav, nous discutons de beaucoup de choses, et j'oublie toujours de lui parler de l’essentiel !
Pourtant, avant de sortir de chez moi, je ne cesse de me répéter que je dois absolument lui parler de la décision du Beth Din, mais pour une raison étrange, une fois chez lui, j’oublie tout ! »
Rav Aharon finit par comprendre que du Ciel, on l’empêchait de mener sa mission à bien. Il abandonna donc l’idée de convaincre le Rav de briser son isolement et ne s’immisça plus dans la vie de ce saint homme, qui jouissait visiblement de la protection de ses ancêtres.
« Jamais je n’ai vu un juste délaissé, ni ses enfants obligés de mendier leur pain… »
Lorsque le Tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto “le Petit” zatsal quitta ce monde, son fils, Rabbi Moché Aharon zatsal resta sans le sou. Il vivait dans le dénuement le plus total, n’ayant même pas de quoi se nourrir. Lorsqu’il fut en âge de se marier, il ne reçut aucune proposition de Chidoukh attendu qu’il n’avait pas de quoi subvenir aux besoins d’une famille. Pour remédier à cette triste situation, deux Rabbanim de Mogador (Essaouira) - le Rav HaGaon Hatsaddik Rabbi David 'Haïm Seréro et Rabbi ‘Haïm David Ben Chouchan - rédigèrent en faveur de Rabbi Moché Aharon zatsal, une lettre de soutien qu’ils intitulèrent : « Elle est un arbre de vie pour ceux qui la soutiennent. »
Richesse et bénédiction
La pauvreté continua à sévir dans la maison de Rabbi Moché Aharon zatsal, même après son mariage. Il était encore peu connu, et personne ne lui apportait de soutien financier.
Cette précarité dura environ deux ans et était si sévère que la Rabbanit Mazal - qui était issue d’une famille aisée - envisagea à plusieurs reprises, de s’enfuir. Rav Moché Aharon la consolait par des paroles de réconfort et d’encouragement.
Lorsque la Rabbanit Mazal était enceinte, elle n’avait pas de quoi contenter ses envies, ce qui, comme on le sait, peut être dangereux pour la mère et pour l’enfant. Rav Moché Aharon n’avait d’autre choix que de lui conseiller d’aller solliciter la générosité de ses voisines pour obtenir la nourriture qu’elle désirait.
Or, un jour, la Rabbanit Mazal trouva une pièce sur le sol de sa chambre. Elle songea tout d’abord qu’elle avait dû glisser de la poche de son mari mais réfuta rapidement cette hypothèse car elle savait que son mari n’avait pas d’argent. Dès lors, elle trouva chaque jour dans cette chambre, de l’argent avec lequel elle achetait de la nourriture et tout ce dont elle avait besoin pour entretenir son foyer.
Surpris par cette soudaine abondance, Rav Moché Aharon demanda un jour à son épouse : « Comment fais-tu pour acheter tout cela ? Je ne te donne pas d’argent ! »
La Rabbanit raconta alors à son mari qu’elle trouvait une pièce de monnaie, chaque jour au même endroit. Le Rav lui demanda davantage d’explications mais elle répondit : « Je ne sais pas d’où vient cet argent. Mais ce qui est sûr, c’est que quelqu’un le dépose ici tous les jours. »
Pour résoudre ce mystère, le Rav et la Rabbanit décidèrent de fermer la chambre à clé et de voir ce qui se passerait. Le lendemain, ils ouvrirent la porte et constatèrent avec étonnement qu’une pièce de monnaie les attendait, comme à l’accoutumée ! Rav Moché Aharon et son épouse comprirent alors qu’il s’agissait d’un miracle.
Or, dès l’instant où ce miracle fut dévoilé au grand jour, la bénédiction cessa et ils ne trouvèrent plus de pièce dans cette chambre. Cependant, la situation financière du Rav et de la Rabbanit s’améliorait. La bénédiction semblait résider dans leur foyer et ils parvenaient à subvenir aux besoins de leur famille.
La Rabbanit Mazal raconte que durant les années de pauvreté qu’elle connut avec son mari, elle n’avait pas de quoi acheter du sel. Cependant, depuis le jour où elle trouva la première pièce miraculeuse dans cette fameuse chambre, le sel qu’elle conservait dans un petit récipient ne s’épuisait pas et elle put l’utiliser jusqu’à Pessa’h. A l’approche de la fête, Rabbi Moché Aharon décida de se débarrasser de ce sel car il contenait peut être du ‘Hamets.
A cette époque, la réputation de Rabbi Moché Aharon s’était largement répandue au sein de la communauté juive. Des milliers de personnes lui rendaient visite pour recevoir un conseil ou une bénédiction. Dès lors, le Tsaddik jouissait d’une bonne Parnassa.
Comme la chaleur du jour...
Le Tsaddik Rabbi Moché Aharon quitta ce monde un mercredi soir, et fut enterré dès le lendemain. Vendredi matin, à l’aube, plusieurs personnes se rendirent sur la tombe du Tsaddik pour réciter des psaumes et prier pour obtenir des délivrances grâce au mérite du Rav zatsal. Certaines personnes touchèrent le sable qui recouvrait le corps du Tsaddik et furent surprises de constater qu’il était brûlant ! Il est pourtant connu qu’à ces heures-ci de la journée, le sable est froid et pourtant le sable qui recouvrait le corps du Tsaddik était brûlant…
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Notre maître Rabbi David 'Hanania Pinto Chlita est issu d'une famille d'éminents et saints Rabbanim, se succédant de génération en génération, depuis près de 400 ans. A l'origine de cette illustre famille, se trouve le Gaon et Tsaddik Rabbi Yochiahou Pinto Zetsoukal, qui était parent par alliance du vénéré Rav Haïm Vital zatsal, le plus fervent disciple du Arizal.
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