C’est l’histoire d’un jeune Mexicain, qui avait grandi à des années-lumière de tout ce qui touche au Judaïsme. Au cours d’un entretien, je l’encourageai à venir étudier dans une Yéchiva en Israël, au moins pour une période d’essai. Le jeune homme accepta la proposition, et passa deux semaines dans une telle institution, à Bné Brak, où il goûta à la suavité de l’étude de la Torah.
Un an plus tard, je rencontrai de nouveau ce jeune homme, qui me confia qu’il aspirait énormément àétudier la Torah à la Yéchiva, idée à laquelle ses parents étaient totalement opposés. De leur point de vue, il devait aller à l’université apprendre un métier. Très impressionné par cette puissante volonté du jeune, je pris le temps de longuement discuter avec ses parents pour qu’ils acceptent de le laisser poursuivre dans la voie qu’il avait choisie. Après moult hésitations, ils finirent par céder, à condition que ce laps de temps passéà la Yéchiva reste limité et que leur fils aille ensuite étudier à l’université. Le jeune homme accepta, et partit pour la Yéchiva. Pendant toute la période qui avait été convenue, il s’investit corps et âme dans l’étude de la Torah, après quoi il prit l’initiative de revenir me voir. Son seul désir, me confia-t-il, était de continuer àétudier à la Yéchiva.
Connaissant bien ce jeune homme et ses brillantes capacités, j’étais persuadé que quelqu’un d’aussi intelligent était vraiment fait pour l’étude de la Torah, et qu’un bel avenir s’ouvrait à lui dans le monde de l’étude. C’est pourquoi je pris la peine de venir spécialement d’Argentine au Mexique pour parler de nouveau à ses parents, afin qu’ils lui permettent de continuer son cursus à la Yéchiva.
L’Éternel m’accorda Son aide et plaça dans ma bouche les mots justes. Finalement, mes interlocuteurs acceptèrent de renoncer à leurs exigences d’études universitaires. Le jeune homme progressa de façon fulgurante. En quatre ans, il réussit àétudier ce que d’autres étudient en quinze ans ! Il eut alors le mérite de se marier et de fonder un foyer juif digne de ce nom. De grands Rabbanim vinrent spécialement d’Israël pour assister au mariage, qui eut lieu au Mexique.
Je remerciai à ce moment le Ciel de m’avoir permis d’être le vecteur de cette remarquable progression spirituelle. Ce jeune eut le mérite de renoncer à toutes les vanités de ce monde et, avec cette volonté de fer qui le caractérisait, conjuguée à l’aide du Ciel, il parvint à un niveau remarquable en Torah. Il est aujourd’hui Dayan dans une ville d’Amérique du Sud. Un véritable homme de Torah, dans tous les sens du terme.