Au cours de l’un de mes voyages, au moment de la distribution des plateaux-repas, j’avais commencé à prier et cherchai donc un coin où je pourrais continuer tranquillement ma téfila. En jetant un coup d’œil autour de moi, je remarquai un Juif qui semblait épier le moindre de mes mouvements.
Cet homme n’était visiblement pas pratiquant et voyant l’intérêt avec lequel il me regardait, je décidai de continuer ma prière là où je me trouvais, dans l’espoir que cette téfila éveille en lui sa fibre juive.
C’est ainsi que je fis ma Amida les yeux fermés, toujours à ma place, puis après avoir reculé de trois pas en disant le passage « ossé chalom », qui la clôture, je me rassis à ma place.
À peine m’étais-je réinstallé que cet homme vint me trouver. « M. le Rav, me dit-il, c’est aujourd’hui l’anniversaire du décès de mon père, survenu il y a quarante ans ; je viens de m’en rappeler en vous voyant prier. J’aimerais progresser en Torah pour élever son âme ! »
Des paroles pleines de flamme qui m’impressionnèrent vivement. Cela nous démontre le pouvoir de la Torah et de sa diffusion, qui peuvent toucher même des Juifs extrêmement éloignés du Judaïsme.
Il est en outre impressionnant de constater qu’un Juif d’un pays peut facilement, par ses actes, influencer un coreligionnaire d’un autre pays et le ramener dans la bonne voie.