Je reçus une fois un Juif ayant, à ma connaissance, commis une faute dont je lui soulignai la gravité extrême. Après l’avoir durement réprimandé, j’ajoutai : « Sache que s’il y avait le Beth Hamikdach, le Sanhédrin vous aurait fait mettre à mort pour cela ! »
Mes paroles ne l’impressionnèrent hélas nullement, et pas la moindre trace de regret n’apparaissait sur son visage.
Soudain, nous perçûmes le freinage brutal d’une voiture, suivi d’un tumulte en provenance de la rue. Il s’avéra qu’un piéton avait traversé la route sans remarquer la voiture qui fonçait vers lui. Si le chauffeur du véhicule n’avait pas réussi par miracle à freiner à temps, le passant aurait été tué sur le coup.
Pendant cet incident, mon interlocuteur était resté à mes côtés et, après coup, je lui fis la remarque suivante : « Vous avez vu le miracle dont a bénéficié ce piéton : si les freins de la voiture avaient eu la moindre défaillance, il est évident qu’il n’aurait pas survécu au choc. »
Aussitôt, sans raison visible, mon interlocuteur se mit à trembler comme une feuille.
« Que se passe-t-il ? lui demandai-je. Pourquoi tremblez-vous ?
– J’ai échappé, cette semaine, à un accident semblable. J’ai acheté une nouvelle voiture et, lors d’une de mes premières utilisations, les freins ont soudain cessé de répondre. Je ne m’en suis sorti que par miracle ; j’étais à deux doigts de la mort !
– Vous devez réaliser que par votre faute, vous vous êtes rendu passible de mort. Mais D.ieu a eu pitié de vous et vous a donné une seconde chance, dans l’espoir que vous vous repentiez. Engagez-vous à faire téchouva, et D.ieu prendra votre âme en pitié ! »
Cet homme accepta sur-le-champ de se soumettre au joug de la royauté céleste, et après que je lui eus indiqué le tikoun qu’il devait faire pour réparer ses agissements, il s’y engagea sans mot dire et eut ainsi la chance de faire téchouva.
Je suis certain que c’est le mérite de mes saints ancêtres qui est intervenu en faveur de cet homme, en provoquant au-dehors l’incident qui avait failli s’avérer mortel, afin que cela le secoue et le pousse à écouter mes conseils et à faire téchouva.