La plupart du temps, lorsque des conjoints viennent me voir pour que je les aide à rétablir la paix entre eux, je commence par leur demander ce qui a fait exploser la querelle, afin de pouvoir déterminer le point de départ du problème et les aider à le résoudre. Ce qui est regrettable est que, bien souvent, comme je le constate, les différends dans le couple, qui peuvent aller jusqu’à entraîner le divorce, sont dénués de tout fondement.
Écriture d’une lettre d’un séfer Torahavec, à gauche du Rav, son secrétaire, Rav Its’hak Marciano
C’est ainsi qu’un jour, un Juif vint me voir pour me dire : « Rav, depuis quatre mois, ma femme et moi sommes en conflit. Aujourd’hui, nous devons nous rencontrer au tribunal afin d’entamer une procédure de divorce.
– Pourquoi voulez-vous divorcer ? lui demandai-je. Qu’est-ce qui a entraîné cette rivalité entre vous ?
– Il y a quatre mois, je voulais regarder une certaine émission télévisée, et ma femme voulait en regarder une autre. Aucun d’entre nous n’était prêt à céder. C’est là que la dispute a commencé. Chacun s’est mis à crier plus fort que l’autre et, au bout du compte, j’ai giflé ma femme. Ma femme a aussitôt quitté la maison et n’y est plus revenue depuis.
– Lui avez-vous téléphoné entre-temps ?
– Non, je ne lui ai plus reparlé. J’ai simplement transmis les informations nécessaires au tribunal, en attendant de l’y rencontrer, dans l’espoir que celui-ci fasse l’intermédiaire entre nous et que l’on puisse contourner le divorce. »
Je lui enjoignis de téléphoner sans tarder à sa femme, mais me heurtai à son refus. Je tentai de le convaincre, insistant pour qu’il l’appelle suite à quatre longs mois de silence, avant de s’adresser au tribunal. Mais il persista dans son refus, arguant que son épouse n’avait pas non plus essayé de le contacter durant toute cette période.
Réalisant que mes propos tombaient dans l’oreille d’un sourd, je suggérai à mon fidèle secrétaire, M. Marciano, de demander à sa femme d’appeler celle de ce monsieur, afin de tenter la chance de ce côté. Nous avons ainsi essayé de sauver la vie commune de ce couple, qui était sur le point de divorcer sans raison valable.